Cet article s’adresse à toutes personnes souhaitant postuler à un stage ou un premier emploi dans le domaine du développement web. Il n’engage que moi, ce ne sont pas forcément des règles absolues.


Je partage plusieurs offres de stage (voir d’emploi) par an et reçois plusieurs candidatures spontanées par semaine, le plus souvent pour des stages mais aussi pour des demandes de CDI/CDD.

Je souhaitais donc regrouper dans cet article quelques remarques et conseils pour orienter et faciliter les démarches des personnes à la recherche d’un stage ou d’emploi et leur permettre de faire des candidatures les + percutantes possibles.

En effet, je représente une structure, Web and Cow, d’une taille modeste, 7 personnes, mais je reçois quand même plusieurs dizaines de candidatures tous les mois. J’imagine donc que dans des structures plus importantes, ce nombre doit vite être multiplié par 2, 5, 10 ou plus. Il est donc important de travailler votre candidature pour pouvoir se différencier.

Conseil numéro 1 : Les outils sont plus importants que les langages, l’importance de la stack

Quand j’étais en école d’ingénieurs, nos professeurs nous répétaient souvent que dans toutes les écoles, les élèves apprenaient les mathématiques, la physique, la chimie et que la différence pour une embauche se ferait donc sur les compétences annexes : les langues, les expériences associatives, etc.

Dans l’informatique, je retrouve un peu ça. Toutes les écoles font voir à peu près les mêmes langages à tous les élèves :

  • HTML, CSS
  • Javascript
  • PHP
  • C / C++
  • Java
  • Etc.

Ces langages sont plus ou moins approfondis, mis en œuvre dans des projets scolaires ou pas.

Sauf qu’aujourd’hui, je ne connais quasiment personne qui travaille avec ces langages « From Scratch », c’est-à-dire en ouvrant une page blanche et en codant absolument tout.

Par exemple, pour le côté HTML, CSS et Javascript, la majorité va utiliser Bootstrap ou un autre framework d’intégration.

Pour le Javascript côté serveur, ce sera du Node Js avec une stack aussi bien définie, à base de React ou autre.

Pour le PHP, on va retrouver des frameworks, comme Symfony, CakePHP, Zend, Laravel, etc.

Du coup, sur tous les CV, on retrouve la liste habituelle des langages, ce qui fait qu’aucun CV ne se différencie d’un autre. On a parfois de petites jauges ou pourcentage pour indiquer le niveau de maîtrise mais elles ne sont pas très parlantes.

Les langues, les expériences associatives de mon école d’ingénieur vont donc être dans le cas d’un CV de développeur, les outils utilisés en lien avec les langages.

Nous avons chez Web and Cow par exemple, une stack très orientée autour de Bootstrap et CakePHP. Si ce sont des mots-clés que je retrouve dans un CV, vous pouvez être sûrs qu’il sort de la pile, peu importent les pourcentages de maîtrise en face de PHP, HTML ou CSS.

Quelqu’un qui maîtrise par avance nos outils sera forcément quelqu’un qui s’intégrera plus vite dans un projet. En moyenne, j’ai remarqué qu’un nouveau stagiaire chez Web and Cow met environ 2 à 4 semaines avant d’écrire la moindre ligne de code « intéressante », c’est-à-dire qui pourra être utilisée dans un projet en production. Si le candidat connaît déjà plus ou moins certains de nos outils et que cette durée peut être diminuée, c’est bénéfique à la fois pour l’entreprise et pour le stagiaire.


Conseil numéro 2 : présenter les projets scolaires

Il faut mettre en avant les projets développés au cours de votre cursus. Les lister (ou au moins les + importants) sur le CV c’est bien, être capable de les expliquer en détail durant l’entretien c’est mieux :

  • Quel était le cadre du projet, quelle était la demande, les objectifs à atteindre ?
  • Seul ou en équipe ?
  • Comment les rôles étaient répartis dans l’équipe ?
  • Quelles ont été les difficultés rencontrées ? À la fois techniques mais aussi organisationnelles ?
  • Quels sont les enseignements tirés de ce projet ? Quelles sont les nouvelles compétences acquises ?

Dans certaines écoles, ces projets représentent une grande partie du travail fourni dans l’année, c’est dommage de ne pas se préparer à le valoriser pleinement lors d’un entretien.

Et avoir rencontré des problèmes, mêmes techniques, lors d’un projet, n’est pas une honte. Il faut par contre montrer quels enseignements vous en avez tirés, comment vous avez rebondi, quelles décisions ont été prises, etc.

Ces conseils fonctionnent pour les projets scolaires mais également pour les expériences professionnelles précédentes (stage ou autre).


Conseil numéro 3 : avoir un site perso en ligne et un compte Twitter

Vous cherchez un stage ou un emploi dans le domaine de la programmation web ? Quel meilleur moyen de prouver votre connaissance du milieu de par la mise en ligne d’un site en ligne personnel ?

Il n’a pas besoin de faire 200 pages. Il peut simplement reprendre les grandes lignes de votre CV et présenter pourquoi pas 2/3 projets scolaires ou professionnels ou même traiter de quelque chose de complètement différent, qui n’a rien à voir avec la technique.

Avec un site perso, de mon point de vue, vous envoyez le message suivant à votre recruteur :

« Hey regarde, je sais faire un site, réfléchir à son arborescence, son contenu. Je sais aussi le mettre en ligne. »

Ça prouve qu’au moins une fois, vous avez fait l’exercice de création d’un site web de A à Z, de la conception à la mise en production. Peut-être vous vous êtes posé des questions sur le référencement, vous avez dû choisir un serveur, etc.

D’un point de vue coût, il faudra compter 20/30€ par an pour ce site. 10€ pour le domaine, 10/20€ pour l’hébergement (à gros trait, la facture peut être moins élevée selon l’hébergeur, l’extension choisie pour le domaine, etc.).

Bien sûr, passer par un générateur de site, type Wix ou autre, ne fonctionne pas et pourra envoyer un message négatif.

Faire un site avec WordPress ou un autre CMS peut avoir un impact différent également. Personnellement, je n’en tiens pas rigueur. Savoir installer, configurer et personnaliser un site WordPress est aussi une compétence intéressante.

Et le compte Twitter ? Là c’est un point de vue très personnel. Je suis un grand fan de Twitter, notamment pour le formidable outil de veille qu’il représente. Avec un compte Twitter, sans forcément être hyperactif dessus, vous pouvez suivre une bonne partie de l’actualité web et technique en général. Cela montre aussi que vous maîtrisez les usages associés aux réseaux sociaux actuels, qui sont d’excellents laboratoires de tendances.


Conseil numéro 4 : Soignez votre CV et le mail envoyé

Quoi qu’on en dise, et même si elle ne fait pas tout, la première impression est importante.

Je ne demande pas un travail graphique ultra-poussé sur le CV, mais des choses bien rangées, avec un peu de couleur ne sont pas compliquées à réaliser.

Je ne parlerais pas de la lettre de motivation car je trouve son contenu toujours trop « monotone ». On retrouve souvent les mêmes formules d’une lettre à une autre.

Par contre, vous allez envoyer votre CV par mail. Il faut donc soigner ce mail. Il y a quelques informations clé à préciser tout de suite :

  • Votre niveau d’études
  • La durée du stage souhaitée et les dates possibles
  • La ou les compétences clés (développement, webdesign, webmarketing, etc.)

+ Une petite formule de politesse et le tour est joué. Pas besoin de s’étaler ici non plus. Avec ces informations, vous faites déjà gagner du temps au recruteur qui pourra tout de suite identifier si votre profil colle avec ce qu’il recherche ou pas. S’il a besoin de + d’informations, il vous les demandera. Il m’arrive de demander la rédaction d’une lettre de motivation qui répond à une question ou une problématique précise.


Conseil numéro 5 : travaillez votre projet professionnel, ou a minima ce que vous souhaitez que le stage vous apporte

Je pose souvent la question « bateau » : Où vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?

Ce n’est pas toujours évident de répondre à cette question mais y avoir pensé est intéressant alors posez-vous les bonnes questions :

  • Est-ce que vous voulez faire du code toute votre vie, ou passer à un moment sur des fonctions de management, de gestion de projet ?
  • Y a-t-il des domaines professionnels qui vous attirent plus que d’autres ?
  • Êtes-vous prêt à encadrer des gens ?
  • Avez-vous une fibre commerciale ?
  • Est-ce que vous voudrez créer une société à un moment ?

Là, il n’y a vraiment aucune mauvaise réponse, vouloir faire du code sur le long terme et développer une véritable expertise est quelque chose de tout à fait louable. Même si le schéma imposé par certaines grosses agences ou sociétés de service informatique a tendance à faire évoluer les gens rapidement vers des fonctions de gestion de projet.

Si ces questions vous font un peu peur, demandez-vous plus simplement ce que vous voulez que le stage vous apporte. Après tout, il faut que ce soit donnant-donnant, vous devez contribuer au bon fonctionnement de l’entreprise mais c’est avant tout une formation pour vous. Vous êtes donc en droit de définir correctement les compétences que vous souhaitez acquérir au cours du stage. Pour moi, cela me permet d’orienter le stage dans ce sens et donc de savoir que le candidat sera plus motivé par les tâches à accomplir si celles-ci font partie de son plan de progression personnel (en accord avec le sujet de stage bien sûr).


Conseil numéro 6 : Préparez l’entretien et préparez-vous à un test technique

… la perfection n’est approchable que par la répétition …     IAM

Alors répétez ! Apprenez à vous présenter en quelques minutes : parcours scolaire, langages, outils, projets (cf. conseils précédents), passions, hobbies, etc.

Une petite astuce : utilisez votre CV. Amenez-le avec vous à l’entretien et gardez-le sous vos yeux, il peut vous servir de fil conducteur pour votre présentation.

Enfin, le test technique. Dans les métiers du développement web, il est très « facile » de tester un candidat. Il suffit d’un ordinateur. Il y a je pense 90% de chance pour que vous deviez en passer un. Alors préparez-le, révisez les langages qui sont présentés dans l’offre de stage ou d’emploi. Ça peut paraître bateau mais j’ai déjà reçu des candidats qui semblaient perdus au moment du test alors que c’était bien précisé dans l’offre et reprécisé par mail qu’il y en aurait un.

Chez Web and Cow, nous avons conçu des exercices à réaliser en PHP et HTML, pour tester les bases des notions suivantes :

  • Fonctions, boucles, conditions
  • Bases de la POO
  • Logique et algorithmique via de petits problèmes mathématiques
  • Manipulation des balises HTML de base

Et selon le niveau du candidat, nous sommes plus ou moins exigeants sur les résultats du test. Par contre, nous prenons toujours le temps de « débriefer » le code conçu par le candidat durant le test pour voir où sont les éventuels points de blocages. Cela nous permet également de remettre en question et affiner nos tests.


Conclusion

J’espère que cet article vous permettra de mieux préparer vos futures candidatures. Encore une fois, c’est une vision très personnelle. Il y a de grandes chances que d’autres recruteurs fassent attention à des points autres que ceux listés ci-dessus. Mais je ne pense pas que mes conseils soient contre productifs. Si vous avez une question, n’hésitez pas à me solliciter sur Twitter.


Tainix
Pour progresser, t’entraîner et devenir un super dev !

Publié par Arthur Weill

Directeur de l’agence rennaise Web and Cow, directeur digital du Groupe Valorex, impliqué dans l'informatique et la programmation depuis plus de 10 ans.